Multicouche : 2 lames d'air obligatoires ou 1 seule suffit ?

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Patatcha
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Multicouche : 2 lames d'air obligatoires ou 1 seule suffit ?

Message par Patatcha »

Bonjour,

Je m'apprête à passer à l'isolation multicouche sur un Kangoo.

Le multicouche est considéré comme un isolant "mince", or s'il faut laisser 2 lames d'airs de 2cm de chaque côté + l'épaisseur du multicouche qui fait environ 2 cm lui aussi, on arrive à 6 cm d'épaisseur au total ce qui n'est plus mince du tout !

Le volume déjà très réduit d'un Kangoo serait encore plus rétréci s'il y avait à mettre 6 cm d'isolation + la cloison qui fait aussi une épaisseur

Au lieu de mettre 2 lames d'air est-il possible de n'en laisser qu'une juste du coté carrosserie sans que ça n'altère de trop le pouvoir isolant ?
Modifié en dernier par Patatcha le mar. 06 août 19 20:56, modifié 2 fois.
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r galler
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Message par r galler »

tu peux regarder ma méthode (page 5 de mon aménagement _ isolation)

rOy
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Patatcha
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Message par Patatcha »

Merci pour ta réponse, d'après tes explications très détaillées, tu n'as mis qu'une lame d'air pour le multicouche du côté de la cloison en contreplaqué.

Du côté carrosserie, tu as du liège contre la tôle et de la laine de chanvre. Quels sont tes retours en terme d'efficacité de ton isolation ?


Pour ma part, du liège de 6 mm est déjà collé sur toute la tôle, et de la laine de chanvre a été placée dans les zones creuses :

ça apporte déjà une isolation notable : avant mon Kangoo était un four (56° en période de canicule), maintenant la température maximale ne dépasse jamais 44°)

J'ai un rouleau de multicouche et la question reste entière : 2 lames d'air obligatoires ou 1 seule suffit ?
baabs
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Message par baabs »

Je ne suis pas spécialiste de l'isolation "véhiculiste" :lol: mais pourquoi deux lames d'air? A cause d'une possible condensation? :???: Je pense que la valeur Sd (ou jme la pète :mrgreen: ) de ton multicouche (ça dépend ce que c'est) est très haute et il est déjà très étanche. la vapeur aurait donc du mal à passer à travers.
Perso, j'aurais juste mis une lame d'air entre ton panneau et ton multicouche, mais par contre scotché le multicouche à ta paroi; ce qui te permettrait en plus un maintien plus facile. :roll:

Après ce n'est que mon avis, et je ne suis pas au fait des obligations légales :bof:
Qui de plus perché qu'un charpentier? Il se repose sur le maçon et supporte le couvreur
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r galler
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Message par r galler »

@Patatcha, pas exactement, j'ai une large lame d'air entre la laine de chanvre et le multicouche, et une plus faible entre CP et le multi (les chutes de tasseau positionnées en "grain de riz")

J'ai donné mon retour d'expérience sur le même post.

rOy
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Patatcha
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Message par Patatcha »

Oh purée... j'ai entamé la pose du multicouche et j'en conclue que cet isolant est de la grosse daube pour les raisons que je vais énumérer un peu plus bas.

J'ai tout démonté et le reste du rouleau (15m2) finira sur le Bon Coin, j'envisage désormais d'isoler au chanvre ou au liège de 20 mm, mais je banni définitivement le multicouche.

Pourquoi je considère que le multicouche est tellement merd*que :

- lors de la pose du multicouche, le rouleau était déroulé et suspendu à l'aide de pinces sur toute la paroi intérieure du Kangoo, j'ai commencé à l'agrafer et ai ressenti un inconfort très pesant de ce type d'isolant : transpiration extrême, sensation d'étouffer, lourdeur atmosphérique : ce matériau ne respire pas, et la réflection thermique m'a parue très inconfortable

- s'emm*rder à percer chaque trou de vis avec un fer à souder, quel galère

- une lame d'air de 2 cm + le multicouche qui fait 2 cm + encore une lame d'air de 2 cm ça fait 6 cm au total et ça n'a absolument rien d'un isolant MINCE au final

- si les lames d'airs ne sont pas étanches, l'isolation s'en trouve fortement altérée et malgré tous les soins que l'on peut apporter à son installation, la carrosserie d'un véhicule a de nombreux endroits où l'air circule et n'a finalement rien d'étanche, d'où médiocrité de cet isolant dans un véhicule

- il y a tellement de recoins et d'arrondis dans un Kangoo que beaucoup de plis se forment et prennent finalement beaucoup de place

- pour éviter ces plis volumineux du multicouche, j'ai fait des gabarits et découpé les formes adéquates dans le multicouche. Mais le problème est que pour joindre les différents morceaux de multicouche, il faut les superposer sur 5 à 10 cm, ce qui double l'épaisseur à ces endroits


- Selon ce topic très documenté une installation irréprochable de multicouche apporterait un R de 1,68... avec de la laine de chanvre pour la même épaisseur (6 cm) l'isolation thermique est peu ou prou la même, mais là on a du matériel respirant, naturel, sain, phonique et tellement plus facile à poser !

Je rejoins avec conviction tout ceux qui affirment que le multicouche, c'est de la m*rde ! C'est même de la de la méga-grosse-m*rde !
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DANVAL
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Message par DANVAL »

Sans parler de super daube , je suis moi aussi très réservé sur le multicouche :wink:
Si on met en oeuvre une isolation avec du liège+ laine de chanvre , on a déjà une très bonne base . Si on veut ajouter un isolant mince pour bénéficier de l' effet réflectif (qui est la seule qualité que je trouve à cet isolant) pas besoin de 20 couches . Une seule suffit ( comme les couverture de survie alu) , alors il est préférable d' utiliser un isobule fin par exemple facile à mettre en place .
Par contre tout à fait d' accord sur la quasi impossibilité d' avoir des lames d' air étanches .
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alain48
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Message par alain48 »

Le multicouche est excellent...en complément d'isolation. Son coté réflectif apporte quand il fait frais (et uniquement dans ce cas là) une sensation de confort supplémentaire et limite les pertes par rayonnement.
Il ne faut pas lui en demander plus. Dans ce cas là il fait parfaitement le job
La lame d'air est accessoire dans nos cam, elle n'isole pas plus (et souvent moins que 2 cm d'isolant traditionnel. Dans une maison c'est encore différent.


Le problème avec les différents isolants c'est que chacun a un domaine d'utilisation specifique ou il sera très bon, d'autre moyens , d'autre mauvais. Les comparer n'est pas une bonne idée (c'est pourtant le réflexe que l'on a tous).

Puis il y a l'effet de mode, ainsi le sacrosaint Armaflex isole autant que du polystyrène extrudé, ou une laine minérale de qualité.
Ainsi 2cm d'Armaflex équivalent...à 2cm de laine minérale ou bois ou chanvre, rien de plus.
Sa qualité tient dans sa facilité de pose, et permet d'avoir une isolation de base assez rapidement. Mais si on veut isoler autant qu'un panneau de 60mm de laine...il faut en poser 60mm. ce qui le rend tres dispendieux. Par contre en complément d'isolation sur les portes et montants pour limiter les ponts thermiques il fait des merveilles.
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Caliméreau
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Message par Caliméreau »

:idea:

l'isolation ne serait pas une histoire de couche d'air superposée entre elles !

et d'éliminer le maximum d'humidité !
Tout arrive à point à qui sait attendre
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Romarin 06
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Message par Romarin 06 »

Bonjour,
Sans parler de super daube , je suis moi aussi très réservé sur le multicouche :wink:
Depuis le temps que je le dis :mrgreen:...
Par contre tout à fait d' accord sur la quasi impossibilité d' avoir des lames d' air étanches .
J'avais écrit ça en mars 2014 en cours d'aménagement

Avec des fibres naturelles, bois, chanvre, etc, le problème de l'humidité de l'air ambiant est secondaire, pour faire simple, elles ont la faculté de la stocker et de la restituer quand la t° s'élève.
"Le mieux est l'ennemi du bien"... Mais c'est bien d'essayer de faire mieux !
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alain48
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Message par alain48 »

Caliméreau a écrit ::idea:

l'isolation ne serait pas une histoire de couche d'air superposée entre elles !

et d'éliminer le maximum d'humidité !
C'est effectivement un principe souvent utilisé dans la grande majorité des isolants. On piège l'air dans les laines des ouates ou dans des mousses a cellules fermées ou entre des vitrages. L'air sec étant un assez bon isolant. D'ou aussi l'importance de bien poser le pare vapeur.
c'est le même principe d'un pullover qui emprisonne une couche d'air.
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Patatcha
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Message par Patatcha »

Pour répondre à la question initiale : "multicouche : 2 lames d'air obligatoires ou 1 seule suffit ?", j'ai pu trouver la réponse dans le rapport CTSB copié-collé un peu plus bas.


Le multicouche avec 2 lames d'air équivaudrait à un R de 1,68
Avec 1 seule lame d'air, le R serait de 1,08

Donc une seule lame d'air est assez pénalisant, d'autant plus que le rapport précise que ces valeurs correspondent à un travail d'isolation impeccable avec lames d'air étanches, ce qui signifie que dans un fourgon avec toutes les prises d'air qu'il y a, le R est largement inférieur à 1,08

Bref, en isolant son fourgon avec du multicouche pour une épaisseur de plus de 6 cm (2 lames d'air) ou 4cm (1 seule lame d'air), on est nettement perdant par rapport à une isolation plus conventionnelle (laine de chanvre, liège, polystyrène, polyuréthane, etc)

Si le multicouche était aussi efficace que ce que leurs fabricants veulent nous faire croire, ce matériau équiperait par exemple les congélateurs et glacières, ce qui n'est absolument pas le cas (dans un congélateur il fait -18°C, quand on touche la paroi c'est aussi chaud que l'air ambiant de l'appartement, l'isolation est hyper performante : ils sont isolés à la mousse de polyuréthane et certainement pas avec ce multicouche de daube)




vOICI LE RAPPORT DU CSTB concernant les isolants minces, très bien détaillé :


commission chargée de formuler des avis techniques


sur des procédés, matériaux, éléments ou équipements utilisés dans la construction


Secrétariat : 4, Avenue du Recteur Poincaré - 75782 PARIS CEDEX 16


Téléphone 01 40 50 28 28 - Téléfax 01 45 25 61 51


GROUPE SPECIALISE N° 20


"PRODUITS ET PROCEDES SPECIAUX D’ISOLATION"


24/06/04


version n°3


Note d’information n°1


Performances des produits minces réfléchissants opaques


utilisés dans l’enveloppe des bâtiments


2/15


RESUME


Les produits minces réfléchissants doivent comme tous les produits de bâtiment être utilisés


à bon escient.


Leurs performances thermiques intrinsèques étant très faibles au regard des exigences


thermiques actuelles (5 à 20 fois inférieures aux performances thermiques exigées pour les


bâtiments neufs chauffés), leurs principaux intérêts résident dans :


• la réalisation, en contact avec la ou les faces peu émissives du produit, d’une ou deux


lames d’air qui, si elles sont étanches à l’air, permettent d’obtenir des résistances


thermiques qui s’ajoutent à celle du produit. Toutefois la performance thermique totale


reste très inférieure aux niveaux réglementaires. De plus la réalisation de lames d’air


réellement non ventilées et non communicantes (pas de fente de plus de 0,5 mm


d’ouverture) s’avère dans la pratique très difficile.


• la réalisation d’un pare-vapeur efficace côté intérieur des parois, la plupart des films étant


très étanches à la vapeur d’eau,


• l’amélioration du calfeutrement : augmentation de l’étanchéité à l’air de parois non


isolées si la réalisation est parfaite.


Une utilisation non pertinente ou de mauvaises conditions de mise en oeuvre peuvent


conduire à des désordres (ex. : mauvaise ventilation des charpentes ou ossatures bois de


maisons). L’utilisation en écran sous toiture est à proscrire, compte tenu d’une forte


étanchéité(3) du produit à la vapeur d’eau.


Les Avis Techniques apporteront les réponses aux questions que se posent les


professionnels et les particuliers.


En outre les Avis Techniques :


• confirmeront les conditions à respecter pour obtenir la durabilité effective des


performances,


• valoriseront les performances thermiques des procédés pour lesquels la qualité de la


conception et de la mise en oeuvre des ouvrages correspondants permettra de bénéficier


pleinement de la résistance thermique des lames d’air associées.


I. INTRODUCTION


Les produits minces réfléchissants opaques(1) sont utilisés en France depuis la fin des


années 1970, notamment en rénovation lorsque l’utilisateur ne dispose que de peu de


place.


L’usage de ces produits s’est beaucoup développé(2) sans réelle évaluation consolidée et des


interrogations subsistent quant aux performances effectives qu’ils permettent d’atteindre


dans les bâtiments.


Sur la base d’essais réalisés dans de nombreux pays, il est possible de déterminer comme


pour les autres procédés d’isolation ou de complément d’isolation leurs performances


intrinsèques dans l’ouvrage, ainsi que la durabilité de ces performances.


(1) Appelés produits dans la suite du texte.


(2) Le marché français est estimé en 2003 à plus de 8 millions de m2 par an.


(3) Cas de la quasi-totalité des produits présents sur le marché.


3/15


Le Groupe spécialisé n°20, constitué de professionnels représentant les différentes


composantes de l’acte de construire, a estimé nécessaire de faire un point de l’état des


connaissances en élaborant cette note d’information.


En outre, certaines conditions de mise en oeuvre et d’application dans les ouvrages peuvent


conduire à des désordres graves. Ainsi il est devenu urgent d’une part d’avertir les acteurs


concernés et d’autre part d’apporter des réponses aux questions que les artisans et les


particuliers se posent dans leur quotidien.


II. DENOMINATIONS


Les produits minces réfléchissants opaques sont également désignés par les vocables :


o Films minces réfléchissants,


o Isolants minces réfléchissants,


o Isolation par « thermoréflexion »,


o Isolants thermoréflectifs,


III. DESCRIPTION


o Ils sont constitués d’une ou plusieurs couches de feuilles d’aluminium ou aluminisées


de quelques micromètres d’épaisseur assemblées par collage, soudure, ou couture.


Ils comprennent, des couches intermédiaires de différentes natures : mousse souple


ou feutre d’origine animale, végétale ou de synthèse, polyéthylène à bulles…


o L’épaisseur des produits varie de quelques millimètres jusqu’à quelques cm dans


certains cas.


o Leur présentation est le plus souvent en rouleaux,


Note : Ces produits ne doivent pas être confondus avec les super-isolants sous vide (VIP)


du fait de leur nature et de l’absence de vide au sein des produits.


IV. RAPPEL DES PRINCIPALES GRANDEURS PRISES EN COMPTE POUR LA


CARACTERISATION THERMIQUE DE L’ENVELOPPE


Les règles de calcul thermique selon les normes en vigueur reconnues sur le plan


international, figurent dans les Règles ThU. Elles sont rappelées dans le Cahier du CSTB


n°3330 d’Avril 2001. Le calcul des résistances thermiques des lames d’air selon les Règles


ThU est identique à celui des normes européennes. Ces règles sont identiques pour tous les


matériaux et ouvrages, elles prennent en compte les échanges par rayonnement


(émissivité), par conduction et par convection.


Un produit ou procédé d’isolation thermique de bâtiment est caractérisé notamment par les 3


grandeurs ci-après :


Résistance Thermique R en m².K/W


Plus la résistance thermique R est élevée, meilleure est la performance d’isolation, ce


qui diminue les déperditions en hiver et les apports thermiques en été (transfert de


chaleur par les paroi).


4/15


Le niveau d’isolation d’un bâtiment neuf chauffé est fixé par la réglementation.


Cette réglementation thermique élaborée par le Ministère de l'Equipement des Transports et


du Logement a pour but de mieux concevoir les bâtiments afin d’obtenir une meilleure


maîtrise de la consommation énergétique.


Actuellement, cette réglementation fixe des paramètres de consommation qui se traduisent


par un niveau d’isolation thermique d’un bâtiment. Ce niveau est transcrit pour information


dans le tableau ci-après sous forme de résistance thermique pour les parois complètes


(entre parement fixes) (1) :


R en m2.K/W


Zones H1 et H2 Zone H3


Mur 2,35 2


Rampant et plancher de comble 4,2 3,2


Autre toiture 3,2 3,2


Plancher bas 3,15 2,15


Emissivité ε


L’émissivité ε est une propriété caractéristique de la surface d’un objet caractérisant les


échanges thermiques par rayonnement. Une émissivité de 0 correspond à un corps qui


renvoie 100 % du rayonnement reçu et une émissivité de 1 correspond à un corps qui


absorbe 100 % du rayonnement reçu (corps noir).


La plupart des produits de bâtiment ont une émissivité de 0,9. Les produits minces


réfléchissants ont en général une émissivité inférieure à 0,1. L’émissivité du produit doit être


évaluée après vieillissement. C’est cette valeur qui est à prendre en compte pour le calcul


de la performance thermique. Une faible émissivité permet d’augmenter la résistance


thermique d’une lame d’air en contact de 0,15 jusqu’à 0,50 voire 0,65 m2.K/W à condition


qu’elle soit réellement étanche.


Facteur solaire S


Le facteur solaire est le rapport entre la quantité d’énergie solaire traversant une paroi en


fonction de sa constitution et le flux énergétique solaire incident (flux lié à l’exposition,


l’orientation …).


Pour une paroi opaque (isolée pour la thermique d’hiver avec des procédés d’isolation


classiques) le facteur solaire est de l’ordre de 1 à 3 %.


Pour évaluer le confort d’été et la récupération des apports solaires en hiver la


connaissance du facteur solaire est nécessaire selon les Règles ThE et ThS.


(1) Les niveaux figurant dans ce tableau correspondent aux valeurs de référence de la


Réglementation Thermique du 29/11/2000, traduites en résistances thermiques


équivalentes de paroi.


5/15


V. PRINCIPE


Ces produits ont une performance thermique intrinsèque réduite du fait de leur faible


épaisseur.


Leur surface réfléchissante permet d’améliorer la performance thermique globale d’une paroi


lorsque le produit est en contact avec une lame d’air non ventilée. Lorsqu’il est inséré entre


deux lames d’air, il est impératif qu’il n’y ait pas communication entre ces lames d’air car sinon


le produit se trouve shunté (court-circuité) et n’apporte plus l’isolation prévue. Si les conditions


de non ventilation et de non communication des lames d’air sont remplies, la faible émissivité


des faces externes du produit en contact avec ces lames d’air permet en effet d’augmenter la


résistance thermique de ces lames d’air. C’est la raison pour laquelle c’est le système complet


qui doit être évalué, y compris la mise en oeuvre, puisque les lames d’air doivent être


d’épaisseur constante et parfaitement étanches pour être efficaces.


Figure 1


VI. QUESTIONS, REPONSES ET RÔLE DES DOCUMENTS D’EVALUATION


1 - Quelle est la performance thermique du produit mince réfléchissant vendu ?


Les recherches bibliographiques des essais menés dans les laboratoires aux USA, Canada,


ainsi qu’en Allemagne, Angleterre et France restituent les valeurs moyennes suivantes :


la Résistance thermique R intrinsèque (lames d’air non comprises), des produits disponibles sur


le marché, varie généralement de 0,1 à 0,4 m².K/W.


2 - Quelle est la performance thermique de la paroi, avec ces produits en hiver ?


La résistance thermique des procédés est évaluée soit par des essais, soit par calcul selon les


méthodes définies dans les Règles de calcul Th-U et les normes européennes. La même


méthode de calcul s’applique pour toutes les parois de bâtiment contenant ces produits dans


toute l’Europe.


Cette résistance, comme pour le cas de toutes les parois prend en compte :


- la résistance thermique intrinsèque du produit (cf. question 1 ci-dessus),


- la résistance thermique des lames d’air éventuelles en contact direct avec ces produits.


La résistance thermique des lames d’air dépend :


- de l’émissivité (normale corrigée utile) de la face externe du produit en regard de la lame


d’air,


Produit mince


réfléchissant


Lames


d’air


6/15


- du sens du flux (horizontal, vertical ascendant, vertical descendant),


- de l’épaisseur de la lame d’air (homogène),


- du taux de ventilation de la lame d’air,


- des températures de surface de la lame d’air.


A titre d’exemple, pour une émissivité utile ε de 0,05 à 0,10, et une lame d’air non ventilée


verticale, la résistance d’une lame d’air d’épaisseur supérieure en tout point à 2 cm (soit réglée


au minimum à 3 cm compte tenu des tolérances de pose) est égale à R = 0,60 m2.K/W environ.


- L’Avis Technique valide les valeurs des résistances thermiques utiles des produits et des


lames d’air associées. Ces valeurs sont données :


- pour chaque paroi,


- selon le taux de ventilation des lames d’air, donc selon le procédé de mise en oeuvre,


- en tenant compte des facteurs de vieillissement prévisibles des produits (altération ou non


de l’émissivité).


Les méthodes normalisées internationalement utilisées pour ces produits sont la mesure de la


conductivité thermique et de l’émissivité à l’état initial et après vieillissement.


Ces mesures permettent de déterminer la résistance thermique utile de chaque produit ou


système de façon identique dans toute l’Europe.


Afin d’assurer le consommateur de la fiabilité des valeurs affichées, les Avis Techniques


délivrés par le GS 20 peuvent fournir les performances du produit en tenant compte de leur


durabilité et servir ainsi directement au calcul thermique (coefficient Up) de la paroi.


L’Avis Technique décrit les conditions de mise en oeuvre précises, qui permettent d’obtenir la


performance thermique globale de l’ouvrage, et les conditions de réalisation des lames d’air


essentielles à la performance réelle de l’ouvrage.


Les exemples ci-après indiquent les résistances thermiques susceptibles d’être atteintes à


condition que les lames d’air soient non ventilées (ou faiblement ventilées) et non


communicantes, et que l’émissivité soit durable.


7/15


Exemple 1 : mur


Dans le cas d’un mur en maçonnerie enduite de blocs creux en béton avec un produit mince


posé du côté intérieur, on obtient les valeurs données dans les tableaux ci-après.


La résistance thermique de la paroi comprend celle du mur, des lames d’air, du produit et du


parement intérieur.


Les conditions de non ventilation (cf. renvoi 1) ou de faible ventilation (cf. renvoi 2) pour 2 lames


d’air sont très difficiles à obtenir en pratique.


Résistance thermique en partie courante d’un mur R en m²K/W


Niveau


réglementaire(3)


R en m²K/W


Avec une seule lame d’air de 2 cm d’épaisseur


minimum


Avec 2 lames d’air de 2 cm


d’épaisseur minimum chacune(4)


Zones


H1 et H2


Zone


H3


Mur + produit + lame d’air + parement int.


R Rmax


(5) = 0,23 + 0,20 + 0,60(1) + 0,05 = 1,08


R Rcourant = 0,15 + 0,30(2) + 0,05 = 0,50


Légende :


1 : mur extérieur


2 : 1ère lame d’air


3 : produit mince réfléchissant,


4 : 2ème lame d’air


5 : parement intérieur


Rmax


(5) = 1,08 + 0,60(1) = 1,68


Rcourant = 0,15+0,30(2)+0,05= 0,50(6)


2,35


2


Figure 2


(1) Cette valeur suppose que l’émissivité est durable et inférieure à 0,2 et que les lames d’air soient


non ventilées, c'est-à-dire que les fuites d’air vers l’extérieur soient inférieures à 500 mm2 par mètre


linéaire de mur (pas de fente de plus de 0,5 mm d’ouverture, en bas, en haut ou en périphérie


de la lame d’air) ce qui est très difficile à obtenir en pratique et nécessite une pose très soignée (les


conditions de pose doivent être précisées pour chaque paroi dans l’Avis Technique et


scrupuleusement respectées).


(2) Cette valeur suppose que les lames d’air soient faiblement ventilées c'est-à-dire que les fuites d’air


soient inférieures à 1500 mm2 par mètre linéaire de mur (fente acceptable : moins de 1,5 mm


d’ouverture) ce qui correspond à une pose soignée de produits bien tendus, agrafés et pincés par des


profilés pour assurer une étanchéité périphérique correcte. En cas de lame d’air faiblement ventilée la


résistance thermique des couches situées entre la lame d’air et l’ambiance extérieure est égale à


0,15 m2.K/W.


(3) Selon tableau en IV.


(4) Le calcul de R s’obtient à partir du résultat de la colonne de gauche en ajoutant la résistance de la


seconde lame d’air.


(5) Les valeurs de Rmax ont fait l’objet à la fois de calculs et d’essais tenant compte des lames d’air.


(6) Ce calcul a été fait dans le cas où la lame d’air 4 est faiblement ventilée. Dans le cas où cette lame


d’air serait non ventilée et que seule la lame d’air 2 serait faiblement ventilée, le Rcourant deviendrait :


0,15 (mur) + 0,30 (lame d’air 2) + 0,20 (produit mince) + 0,60 (lame d’air 4) + 0,05 (parement


intérieur) = 1,30.


4


1 3 5


1 3


2 4


5


8/15


Exemple 2 : toiture avec rampant


Couverture + lame d’air ventilée + produit + lame d’air non ventilée + parement intérieur


Les conditions de non ventilation (cf. renvoi 1) ou de faible ventilation (cf. renvoi 2) pour 2 lames d’air


sont très difficiles à obtenir en pratique.


Résistance thermique en partie courante d’une toiture R


en m²K/W


Niveau réglementaire(3)


R en m²K/W


Avec une seule lame d’air de 2 cm


d’épaisseur minimum côté intérieur


(cas 1 et 2 ci-dessous)


Avec 2 lames


d’air de 2 cm


d’épaisseur


minimum chacune


zones H1 et H2 zone H3


Produit + lame d’air + parement intérieur


Rmax = 0,20 + 0,45(1) + 0,05 = 0,70


Rcourant = 0,15 + 0,22(2) + 0,05 = 0,42


Solution difficile


à réaliser


4,2


3,2


Figure 3


Légende :


1 : lame d’air ventilée (conformément aux DTU 40 relatifs aux toitures).


Sa résistance thermique est nulle


2 : produit mince réfléchissant


3 : chevrons


4 : panne


5 : parement intérieur


6 : lame d’air


7 : lame d’air faiblement ou non ventilée.


(1) Cette valeur suppose que l’émissivité est durable et inférieure à 0,2 et que les lames d’air soient


non ventilées, c'est-à-dire que les fuites d’air vers l’extérieur soient inférieures à 500 mm2 par


mètre linéaire de rampant (pas de fente de plus de 0,5 mm d’ouverture, en bas, en haut ou


en périphérie de la lame d’air) ce qui est très difficile à obtenir en pratique et nécessite une


3


4


6


7


R max = 0,70 m ² K/W


R courant = 0,40 m ² K/W


1 lame d ’air


ventil ée


Rmax = 0,25 m ² K/W


R max = 0,70 m ² K/W


R courant = 0,40 m ² K/W


R = 0,05 m ²


K/W (5)


Mise en oeuvre à


proscrire


Pose au-dessus des


chevrons (voir p. 12)


1


2


5


2


2


2


Cas 1


Cas 2


Cas 3 (4)


Cas 4


9/15


pose très soignée (les conditions de pose doivent être précisées pour chaque paroi dans l’Avis


Technique et scrupuleusement respectées).


(2) Cette valeur suppose que les lames d’air soient faiblement ventilées c'est-à-dire que les fuites


d’air soient inférieures à 1500 mm2 par mètre linéaire de rampant (moins de 1,5 mm de fente


acceptable) ce qui correspond à une pose soignée produits bien tendus, agrafés et pincés par


des profilés pour assurer une étanchéité périphérique correcte.


(3) Selon tableau en IV.


(4) Comme la lame d’air est nécessairement ventilée, sa résistance thermique est nulle, la


résistance thermique de la paroi comprend donc pour l’essentiel celle du produit (0,20 m2.K/W) et


celle du parement intérieur (0,05 m2.K/W).


(5) Soit la lame d’air côté intérieur est non ventilée et il y a des risques élevés de pathologie, soit


cette lame d’air est ventilée et la résistance thermique est égale à celle du parement intérieur


(0,05 m2.K/W).


10/15


Exemple 3 : pose en sous-face de plancher bas


Les conditions de non ventilation (cf. renvoi 1) ou de faible ventilation (cf. renvoi 2) pour 2 lames d’air


sont très difficiles à obtenir en pratique.


Résistance thermique en partie courante d’un plancher


R en m²K/W


Exemple : Plancher bas en flux descendant


Niveau réglementaire(3)


R en m²K/W


Avec une seule lame d’air de 2 cm


d’épaisseur minimum


Avec 2 lames d’air de 2


cm d’épaisseur minimum


chacune


zones H1 et H2 zone H3


Béton + lame d’air + produit + parement


Rmax = 0,10 + 0,60(1) + 0,2 + 0,05 = 0,95


Rcourant = 0,10 + 0,30(2) + 0,15 = 0,55


Solution difficile à


réaliser(4)


3,15 2,15


Figure 4


Légende :


1 : Plancher béton


2 : Lame d’air


3 : Tasseaux


4 : Produit mince réfléchissant avec une face réfléchissante côté supérieur


5 : Parement en sous face.


(1) Cette valeur suppose que l’émissivité est durable et inférieure à 0,2 et que les lames d’air soient


non ventilées, c'est-à-dire que les fuites d’air soient inférieures à 500 mm2 par mètre carré de


plancher (pas de fente de plus de 0,5 mm d’ouverture, en périphérie de la lame d’air) ce qui est


très difficile à obtenir en pratique et nécessite une pose très soignée (les conditions de pose doivent


être précisées pour chaque paroi dans l’Avis Technique et scrupuleusement respectées).


(2) Cette valeur suppose que la lame d’air soit faiblement ventilée c'est-à-dire que les fuites d’air soient


inférieures à 1500 mm2 par mètre carré de plancher (fente acceptable : moins de 1,5 mm


d’ouverture) ce qui correspond à une pose soignée produits bien tendus, agrafés et pincés par des


profilés pour assurer une étanchéité périphérique correcte.


(3) Selon tableau en IV.


2


3


Plancher bas


4


1


5


11/15


Exemple 4 : pose sous chape


Légende :


1 : chape + revêtement


2 : produit mince réfléchissant


3 : dalle support


Figure 5 : résistance thermique du plancher en partie courante (flux ascendant ou descendant)


A titre indicatif, la résistance thermique minimale exigée selon la norme EN 1264-4 : 2001 d’une


isolation sous chape ou sous dalle flottante est fonction des conditions thermiques sous la structure


du plancher et au minimum égale à 0,75 m²K/W (cas d’un plancher sur pièce chauffée en dessous).


L’émissivité du produit ne peut pas être prise en compte car il n’y a pas de lame d’air. Dans ce cas il


s’agit d’une sous couche mince de désolidarisation qui doit répondre aux exigences de la norme NF


P 61-203


Il convient en outre de vérifier la durabilité du produit et le maintien de son épaisseur dans le temps


(fluage cf. Question 6–réponse B).


CONSTAT :


Les résistances thermiques effectives des produits minces réfléchissants (calculées selon les


méthodes appliquées en Europe à tous les bâtiments) sont, dans les cas courants, comprises entre


0,4 et 0,55 m²K/W avec les lames d’air associées.


Ces valeurs ne répondent pas aux niveaux réglementaires appliqués en neuf.


En conséquence, ces produits doivent être utilisés en tant que compléments d’isolation.


Rmax = 0,10 (dalle) + 0,20 (produit) + 0,033


(chape + revêtement) = 0,33 m²K/W


1


2


3


12/15


3- Ces produits peuventils


être certifiés ?


3 - CERTIFICATION


Ces produits peuvent bénéficier d’une certification de produit dans


un cadre volontaire, et de plus dans un cadre réglementaire (cf.


marquage CE ci-après en question 4) pour la réaction au feu.


Dans un cadre volontaire, la certification peut porter sur le produit,


sa résistance thermique propre, sa constance de qualité et les


autres caractéristiques selon les applications visées.


Une certification en l’état actuel n’est possible en France


qu’associée à l’Avis Technique :


- La certification CSTBat permet de garantir des performances


thermiques évaluées dans les mêmes conditions que celles des


produits certifiés ACERMI


- L’Avis Technique intègre les aspects liés au vieillissement, à


l’aptitude à l’emploi ainsi que les conditions de mise en oeuvre du


produit dans l’ouvrage fini.


4- Ces produits peuventils


bénéficier du


marquage CE ?


4 – MARQUAGE CE


En l’absence d’une normalisation au CEN, c’est la procédure


d’Agrément Technique Européen qui s’applique pour l’apposition


du marquage CE. Pour la France, le CSTB est le membre de


l’EOTA désigné par la France. Cette procédure, selon les


décisions de la Commission Européenne prévoit si besoin


l’intervention d’une tierce partie (Organisme Notifié) pour certaines


caractéristiques (ER 2 Sécurité incendie).


L’Agrément Européen peut alors être accompagné d’un document


d’application national qui complète cet ATE pour la réalisation des


ouvrages et précise les règles de mise en oeuvre au même titre


que l’Avis Technique décrit ci-dessus.


5- Ces produits


contribuent-ils au


confort d’été ?


5 – CONFORT D’ETE


Le confort d’été. Il peut être déterminé à partir d’une étude


spécifique (cf. Règles ThE) et de la connaissance du facteur


solaire défini selon les règles Th S.


La contribution au confort d’été est en général inférieure à celle


d’une isolation classique (isolation réalisée depuis des décennies)


car le facteur solaire est plus élevé (davantage de transmission


d’énergie solaire incidente).


13/15


6- Ces produits sont-ils


susceptibles de


provoquer des


dommages dans les


bâtiments ?


6 – RISQUES DE PATHOLOGIE


A) TOITURES, MURS EXTERIEURS


Ces produits ne doivent en aucun cas être placés côté extérieur


d’une isolation classique perméable à la vapeur d’eau.


En effet ces produits minces réfléchissants sont très peu


perméables à la vapeur d’eau. Les risques de dégradation liées à


la condensation sont importants car l’humidité accumulée peut :


- nuire aux charpentes en bois ou acier (isolation en rampant ou en


plancher de comble perdu) : attaques par les agents de


dégradation du bois en présence d’humidité ou risque de


corrosion,


- nuire aux ossatures des maisons à ossature bois ou métallique,


- nuire aux performances d’isolation des isolants situés côté


intérieur (présence d’humidité),


- nuire aux performances des produits minces eux-mêmes car


l’émissivité se dégrade rapidement avec l’humidité.


Les Avis Techniques portent sur des applications visant à limiter


les risques de désordres ; Ils précisent les règles en matière de


risque de condensation pour éviter toute condensation nuisible


dans les ouvrages.


B) PLANCHER


IMPORTANT : dans cet emploi les faces peu émissives externes


aux produits n’apportent aucun gain thermique en


raison de l’absence d’espace d’air.


En cas d’emploi en sous-face de chape rapportée sur plancher


(plancher flottant), il convient de respecter la norme NF P 61 203.


Cette norme prévoit des essais de fluage qui nécessitent un recul


suffisant pour être interprétés.


L’Avis Technique prévoit la réalisation d’essais conformément à


cette norme afin de déterminer l’aptitude à l’emploi, l’aptitude à la


mise en oeuvre et la durabilité.


C) DIMINUTION DES PERFORMANCES THERMIQUES PAR


DEFAUT D’ETANCHEITE A L’AIR.


Les lames d’air ne participent à la résistance thermique de la


paroi que si elles sont étanches à l’air.


Il convient donc d’assurer leur étanchéité de façon durable, tant


en partie courante, en périphérie et aux points singuliers, pour


éviter le dépôt de poussières qui réduirait l’émissivité des


parements ; en outre en cas de défaut la performance thermique


calculée ne serait pas effective.


L’Avis Technique précise les conditions de conception et de mise


en oeuvre qui permettent d’obtenir durablement l’étanchéité à l’air


des lames d’air adjacentes. Des tests de durabilité sont prévus


vis-à-vis de la fixation des adhésifs utilisés pour jointoyer les


produits.


14/15


7- Comment l’aptitude à


l’emploi et la durabilité


des procédés est-elle


évaluée ?


7 – APTITUDE A L’EMPLOI ET DURABILITE


Les Avis Techniques seront délivrés sur la base du Guide


Technique spécialisé qui prend en compte les essais à l’état initial


et après vieillissement, la constance de qualité au travers des


contrôles de production, la mise en oeuvre et l’expérience sur


chantier.


Ces éléments permettent d’évaluer l’aptitude à l’emploi et la


durabilité, ce qui n’est pas le cas d’un rapport d’essai individuel.


Note : Le Guide Technique Spécialisé a été élaboré en 2003 par le


Groupe Spécialisé n°20, avec le concours de la C2P (Commission


Prévention Produit) et accepté par la Commission Générale des


Avis Techniques. Il est disponible sur demande.


8- Comment


fonctionnent


thermiquement ces


produits ?


8 – DOCUMENTS DE REFERENCE


Le principe du fonctionnement thermique des produits minces


réfléchissants est décrit dans les documents ci-dessous.


- Cahier n°3330 du CSTB Avril 2001,


- CSTB Magazine n°134 de mars-avril 2001.


Ces documents sont disponibles au CSTB sur demande.


L’Avis Technique fournit pour chaque produit :


- la résistance thermique utile des produits,


- la résistance thermique utile des lames d’air,


- la méthode de calcul des ponts thermiques intégrés (ponts


thermiques linéiques ou ponctuels).


Les règles de calcul thermique sont définies dans les Règles Th-U.


9- Quelles sont les


performances


acoustiques ?


9 – PERFORMANCES ACOUSTIQUES


Le gain acoustique potentiel est faible, en raison de la faible


masse des produits et de l’absence d’absorbant en face externe. Il


convient d’évaluer au cas par cas par des mesures comparatives


les gains ou pertes enregistrées.


L’Avis Technique indique l’indice d’affaiblissement acoustique,


aérien et celui relatif au bruit de choc. Ils sont évalués à partir


d’essais pertinents issus de laboratoires officiels appliquant les


normes européennes en vigueur.


15/15


10- Y-a-t-il des risques


sur le plan de la


sécurité incendie ?


10 – SECURITE INCENDIE


Il convient d’appliquer la réglementation. Toutefois ces produits


n’étant pas toujours explicitement visés il convient d’être prudent,


notamment :


- vis-à-vis de produits combustibles laissés apparents ou sous


tenture combustible,


- vis-à-vis de produits combustibles pendant les phases de travaux.


L’Avis Technique précise les applications qui satisfont les


prescriptions réglementaires.


11- Qu’apportent les


mesures de


consommation insitu


?


11 – CONSOMMATIONS IN SITU


Les mesures de consommation confirment les calculs thermiques :


- les parois non étanches à l’air présentent de mauvais résultats


quel que soit l’isolant ou le produit utilisé,


- les parois étanches à l’air, avec des isolations conformément aux


règles de l’art, présentent des résultats proches des valeurs


calculées.


Les études de consommations pour l’établissement des


réglementations ont porté sur plus de 13 000 logements en France.


Compte tenu des incertitudes de mesures élevées, les


comparaisons de consommation entre 2 logements ne sont en


général pas significatives, surtout si les logements sont occupés.


L’Avis Technique peut tenir compte des résultats de mesure in-situ,


si les éprouvettes et conditions d’essai sont similaires, donc


identifiées, contrôlées et représentatives. Toutefois, les coefficients


d’incertitude sur les mesures sont bien plus élevés qu’en


laboratoire.


12- Ces produits sont-ils


meilleurs que d’autres


sur le plan sanitaire et


environnemental ?


12 – IMPACT SANITAIRE ET ENVIRONNEMENTAL


Il n’y a pas de réponse globale, l’analyse doit se faire produit par


produit.


Dans le cadre de l’Avis Technique, le CESAT (Comité


Environnement - Santé de l’Avis Technique) permet d’évaluer les


impacts des produits sur le plan sanitaire et environnemental.


13- Ces produits


peuvent-ils faire office


d’écran de sous


toiture?


13 – ECRAN DE SOUS TOITURE


Comme indiqué dans la réponse à la question 6-A, les produits


minces réfléchissants actuels ne peuvent pas être utilisés comme


écran de sous toiture sans risque. Dans le cas de produits


perméables à la vapeur d’eau pour cet emploi, un Avis Technique


du Groupe Spécialisé n°5 (Toiture) est délivré conjointement avec


le GS n°20.
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alain48
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Message par alain48 »

Ce qui illustre bien ce que je te disais. "chaque isolant son usage"
Le principe de l'isolant réflecteur est excellent (il a fait ses preuves dans le domaine spatial), mais il n'intervient qu'en complément d'une isolation classique.
Le soucis c'est qu'il a été vendu comme isolant généraliste, ce qu'il n'est pas. Il ne peut absolument pas remplacer un isolant traditionnel parceque il ne fonctionne pas de la meme maniere.
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Patatcha
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Message par Patatcha »

Oui c'est clair Alain48, en guise de réflecteur, le multicouche joue parfaitement son rôle.

Ceci dit, trop de gens qui aménagent leur fourgon pensent qu'il s'agit d'un isolant à part entière et diffusent cette info sur les forums et vidéos Youtube.

Le fait de visionner des vidéos ou lire des forums où les gens croient que le multicouche est un isolant à part entière induit les nouveaux venus en erreur, comme moi qui ai acheté un rouleau et qui finalement ne l'utiliserai pas.

D'autres utiliseront malgré tout leur multicouche en guise d'isolant principal et sans forcément s'en rendre compte auront une isolation bien en deçà de ce qu'ils auraient pu avoir en utilisant des matériaux plus conventionnels.

Bref...


Une précision par rapport à l'épaisseur que nécessite le multicouche (soit-disant isolant mince) : le rapport CTSB que j'ai collé ci-dessus indique que pour obtenir une lame d'air réelle de 2 cm, il y a lieu de prévoir 3 cm d'écartement par rapport aux parois car le multicouche forme des plis et des reliefs, ce qui nous amène en réalité à 3cm air + 2cm multicouche + 3cm air, soit 8 cm d'épaisseur pour installer correctement cet isolant se revendiquant MINCE !
ouha

Message par ouha »

bien installé ça isole bien . Ça ne se fait plus et tout le monde à tendance à cracher dessus . Mais une époque tout le monde l'utilisait et en vantait les qualités.
Perso j'étais très content de l'isolation multicouche sur mon jumpy ... Mais elle allait bien sur de paire avec un bon doublage en cp complet ... et elle était installée dans les règles . Ça se fait , c'est pas si chiant avec un peu d'anticipation .
Les désagréments que tu décris , la sensation de réflexion, de lourdeur, transpiration . Somme toute ça montre l'efficacité du matériaux, un peu comme sous une couverture de survie . Une fois habillé de CP , tu n'as plus ces sensations .

En ce moment c'est plutôt armaflex que tout le monde vante . C'est la solution la plus facile et rapide à mettre en œuvre. Et très efficace phoniquement .

Reste qu'une bonne vielle laine c'est pas cher . et on peut en mettre bien épais . Du coup ça isole super bien . Quelque soit l'isolant utilisé , la plupart du temps plus c'est épais , plus c'est efficace . On peut aussi mixer pour les qualité de chaque . Genre coller du liège sur la tole et isoler en laine . Ou laine plus isolant mince de porte de garage au revers du cp ...etc...etc...

A toi de faire ton choix
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